Nous prévoyons que 2022 sera une autre année de changements importants sur le plan du climat. Par conséquent, la transition énergétique et la carboneutralité seront au cœur de nos activités d’engagement.
Note de l’éditeur : L’article qui suit est extrait de notre Liste de sociétés prioritaires 2022.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies a produit un rapport qui décrit en des termes non équivoques l’urgence du problème. Le rapport Net Zero by 2050 de l’Agence internationale de l’énergie a décrit les solutions potentielles que nous pourrions adopter pour éviter les pires effets des changements climatiques. De plus, la COP26 a donné lieu à une série de nouveaux engagements et objectifs nationaux et mondiaux en vue de préparer un avenir carboneutre. Dans ce contexte, nous avons constaté un essor de la carboneutralité, qui a dominé le discours relatif au climat à la fois du côté des investisseurs et des sociétés, et NEI n’a pas fait exception.
En 2021, nous avons publié notre stratégie climatique, qui s’appuie sur notre travail de plus de dix ans en la matière et qui représente notre engagement à tirer parti de notre portefeuille de placements pour contribuer à l’atteinte de l’objectif mondial de carboneutralité d’ici 2050. La communication de l’information relative aux changements climatiques demeurera un élément fondamental de nos activités d’engagement, qui porteront aussi sur deux sous-thèmes clés :
Engagements en matière de carboneutralité et plans de transition connexes
Circularité
Engagements en matière de carboneutralité et plans de transition connexes
Comme il est indiqué dans notre stratégie climatique, notre objectif est d’harmoniser la trajectoire de notre portefeuille avec l’objectif de carboneutralité d’ici 2050 et de contribuer de façon importante à la réalisation d’un avenir carboneutre. Pour ce faire, nous continuerons de nous concentrer sur nos dialogues avec les sociétés de notre portefeuille pour favoriser de véritables réductions des émissions. Nous nous employons à tirer parti de nos réussites de 2021 dans le but d’accroître sensiblement le nombre de sociétés au sein de notre portefeuille qui ont établi un objectif de carboneutralité d’ici 2050 ou un engagement ambitieux à moyen terme. Nous chercherons à faire en sorte que les entreprises établissent des cibles ambitieuses à court et à moyen terme qui appuient l’objectif de carboneutralité à long terme. Nous veillerons aussi à ce que ces cibles soient fondées sur des données scientifiques.
Notre objectif parallèle en 2022 est d’explorer plus en profondeur les moyens que les sociétés comptent prendre pour atteindre leurs cibles – autrement dit, leur plan de transition. Celui-ci sera différent pour chaque secteur et même pour chaque société, mais nous avons l’intention de promouvoir certaines stratégies communes.
Les sociétés dont une portion importante de l’empreinte se compose d’émissions de catégorie 3 (c’est-à-dire les émissions associées à l’utilisation de leur produit ou, dans le cas des détaillants, à leur chaîne d’approvisionnement en amont) seront tenues de surveiller leurs émissions de catégorie 3, de produire des rapports connexes et, au bout du compte, de prendre des mesures pour les réduire. Nous nous attendons à ce que les entreprises qui possèdent d’importants parcs de véhicules les remplacent par des solutions de rechange carboneutres, à ce que d’autres entreprises doivent soutenir la croissance de l’énergie renouvelable et à ce que les entreprises de services publics disposent de plans concrets pour accroître leur production d’énergie carboneutre.
Nous prévoyons que le secteur pétrolier et gazier s’efforcera de réduire ses émissions de méthane en adoptant des pratiques exemplaires en matière de surveillance, comme celles décrites dans le cadre de l’initiative Oil & Gas Methane Partnership 2.0, et de stratégies de réduction exhaustives. De même, les sociétés qui misent sur le captage, l’utilisation et le stockage du carbone devront présenter des plans de dépenses en immobilisations et des projets concrets de réalisation de cette stratégie. Les régimes de rémunération des dirigeants devraient être liés au respect des engagements climatiques.
Nous continuerons de collaborer avec d’autres investisseurs afin de tirer parti de notre force collective grâce à des collaborations comme l’initiative Climate Action 100+, dans le cadre de laquelle nous continuerons de codiriger deux activités d’engagement et d’en appuyer cinq ou six autres, ainsi que la nouvelle initiative Engagement climatique Canada, dans le cadre de laquelle nous dirigerons trois activités d’engagement et en appuierons six autres.
Circularité
Nous aurons de la difficulté à atteindre l’objectif de l’Accord de Paris, à savoir la carboneutralité d’ici 2050, au moyen du modèle économique linéaire actuel. Notre approche qui consiste à récolter des ressources naturelles, à construire des objets, puis à les jeter (ou à les brûler) après utilisation met déjà à l’épreuve les limites de notre écosystème. Il ne suffit pas de résoudre ce problème uniquement en comptant sur les véhicules électriques et les énergies renouvelables.
En ce qui concerne le carbone intrinsèque, une économie linéaire est également contre-productive. Selon les estimations de la Fondation Ellen MacArthur, 45 % des émissions que nous devons éliminer pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 sont associées au carbone intrinsèque à la production de matériaux, de produits et d’aliments et à la gestion des terres.
Le modèle économique circulaire implique de repenser la conception des produits et de leurs composantes afin de réduire la consommation de ressources et l’utilisation de produits chimiques nocifs, en maintenant leur valeur maximale pendant la plus longue période possible au moyen de pratiques durables, de la réutilisation et de la réparation, pour ultimement régénérer le capital naturel. Selon le comité d’experts sur l’économie circulaire au Canada, à l’heure actuelle, notre économie n’est circulaire qu’à hauteur de 6,1 %.
Le thème de la circularité commence à peine à faire surface chez les investisseurs, et nous chercherons à en discuter de façon approfondie avec les sociétés et les investisseurs tout en incitant les sociétés à adopter des modèles d’affaires plus circulaires. Le maintien de notre adhésion à Circular Economy Leadership Canada sera au cœur de notre approche.
La circularité des emballages en plastique demeurera un thème important de nos activités d’engagement. Il s’agit d’un domaine où nous constatons déjà un élan important, comme en témoigne le Pacte canadien sur les plastiques. Nous exhorterons les entreprises canadiennes à adhérer au Pacte et à atteindre leurs objectifs ambitieux qui consistent à accroître les taux de recyclage et le contenu recyclé des emballages en plastique, et à s’assurer que les emballages sont conçus pour être réutilisables, recyclables ou compostables.