Les droits de la personne sont l’épine dorsale de notre société et sous-tendent nos perspectives en matière de justice et d’équité. Il n’est donc pas étonnant que ce sujet demeure un thème central de nos activités d’engagement.
Note de l’éditeur : L’article qui suit est extrait de notre Liste de sociétés prioritaires 2022.
Il est avantageux pour les sociétés d’exercer leurs activités dans des marchés où les droits de la personne sont respectés. Celles-ci ont aussi leur rôle à jouer afin de veiller au respect de ces droits. En tant qu’investisseur responsable, il nous revient d’intégrer le respect des droits de la personne dans notre approche de placement et de nous assurer que nos attentes à l’égard des sociétés sont claires.
L’année 2021 marque le dixième anniversaire de la mise en œuvre des Principes directeurs des Nations Unies (PDNU) relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, l’un des cadres auxquels nous faisons constamment référence dans nos activités d’engagement. Ces principes demeurent toujours aussi pertinents, de concert avec les autres normes et pactes internationaux que nous nous engageons à respecter dans notre politique d’investissement responsable, qui nous aident à définir nos attentes à l’égard du rôle des entreprises dans la société.
Nous sommes un membre du comité consultatif de l’Alliance des investisseurs pour les droits humains (IAHR) et nous investissons activement dans le Centre interconfessionnel sur la responsabilité des entreprises, deux entités qui s’emploient depuis longtemps à favoriser le dialogue des investisseurs avec les sociétés au sujet des droits de la personne. Grâce à ces collaborations et à d’autres, comme les plus récents efforts visant à favoriser la collaboration des investisseurs dans le cadre des Principes pour l’investissement responsable, nous avons l’intention de poursuivre notre collaboration avec d’autres investisseurs qui considèrent les droits de la personne comme un principe central de leur approche de placement. Nous savons que le capital exerce une influence sur la société. Nous croyons que la collaboration nous permet de faire entendre davantage notre voix en ce qui concerne les enjeux liés aux droits de la personne dans le cadre de notre volonté de nous acquitter de notre responsabilité d’encourager une meilleure divulgation de l’information par les sociétés et de promouvoir l’adoption de politiques et de pratiques plus rigoureuses.
Deux sous-thèmes seront au centre de nos discussions sur les droits de la personne cette année :
Droits de la personne dans la chaîne d’approvisionnement
Droits numériques
Droits de la personne dans la chaîne d’approvisionnement
Il peut être très avantageux pour les sociétés d’exercer leurs activités dans divers marchés et d’accroître leur présence mondiale. Toutefois, cela entraîne des responsabilités. Il incombe aux entreprises de tenir compte de leur influence pour s’assurer que leurs fournisseurs et les autres membres de leur chaîne de valeur connaissent clairement les attentes en matière de respect des droits des travailleurs et des droits de la personne.
Nous dialoguons avec des sociétés ayant des chaînes d’approvisionnement complexes pour nous assurer qu’elles ont mis en place des politiques de protection des droits de la personne; pour évaluer leurs efforts continus de diligence raisonnable à l’égard des répercussions sur les droits de la personne; pour les encourager à utiliser leur influence sur les autres membres de leur chaîne de valeur afin de les amener à respecter les droits de la personne; et pour offrir des recours en cas de violation des droits de toute personne.
Par exemple, au sein de l’IAHR l’an dernier, nous avons codirigé des dialogues et/ou participé à des dialogues menés par d’autres investisseurs au sujet de la crise des droits de la personne dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Cette crise peut présenter des risques pour les droits de la personne dans divers secteurs, comme l’habillement, l’alimentation, la technologie et l’énergie solaire. Nous nous attendons à ce que les sociétés dressent d’abord un portrait de leur chaîne de valeur afin de repérer les relations d’affaires directes et indirectes ayant un lien avec la région et abandonnent toute relation qui pourrait les associer à des atteintes aux droits de la personne. Nous cherchons aussi à améliorer la communication de l’information des sociétés au sujet de leurs efforts continus. Les tensions géopolitiques sont évidemment à l’avant-plan de ces conversations, y compris les mesures législatives interdisant la vente de biens qui pourraient être associés au travail forcé dans différents pays, dont le Canada et les États-Unis.
Droits numériques
Dans notre monde axé sur la technologie, même si nous sommes devenus à l’aise avec ses avantages, nous sommes de plus en plus confrontés à ses risques. Nous dialoguons avec des sociétés technologiques depuis des années afin d’encourager l’élaboration de solides politiques en matière de droits de la personne et de rigoureux processus de diligence raisonnable connexes faisant l’objet d’une surveillance adéquate du conseil d’administration. La diligence raisonnable relative aux droits de la personne est le processus qui permet aux sociétés de repérer, de prévenir, d’atténuer et de prendre en compte les répercussions sur les droits de la personne de leurs produits et services, conformément aux PDNU. Une caractéristique importante des processus rigoureux de diligence raisonnable relative aux droits de la personne est qu’ils permettent aux sociétés de mobiliser les parties prenantes, y compris les personnes et les collectivités dont les droits pourraient être touchés par les produits et services de la société en question. Nous faisons activement la promotion d’une mobilisation soutenue des parties prenantes, surtout dans un secteur caractérisé par une innovation qui entraîne souvent de nouvelles répercussions sur les droits de la personne dans la société.
Parmi les sujets que nous continuerons d’aborder dans nos conversations cette année, mentionnons : la propagation de la mésinformation et de la désinformation, la protection des renseignements personnels des utilisateurs, les préjugés dans l’intelligence artificielle, la publicité ciblée, l’utilisation d’algorithmes et le méta-univers. À mesure que les sociétés mettent au point des produits et des services novateurs, nous les encourageons à adopter une approche qui tient compte des répercussions sur les droits de la personne, de la conception à la vente. Les sociétés devraient se pencher sur des questions comme les suivantes : Quelles sont les répercussions potentielles des droits numériques sur les utilisateurs? Est-il possible d’atténuer les conséquences de toute violation potentielle? Sinon, devait-on limiter l’utilisation de la technologie?
Nous continuerons de jouer un rôle actif dans le cadre de nos activités continues d’engagement collaboratif, notamment celles qui concernent la Déclaration des investisseurs sur la responsabilité des sociétés à l’égard des droits numériques et la Déclaration des inve