Category: insight
6 minute(s) de lecture | septembre 26, 2022

Investir pour protéger la Terre

  • ESG
  • Climat
À l’heure où la pression des activités humaines sur la nature ne cesse de s’accroître, de plus en plus d’investisseurs utilisent leur portefeuille pour faire changer les choses.
Sommaire :

Il est attesté que les sociétés qui mènent des activités de gérance de l’environnement peuvent limiter les risques et profiter d’avantages financiers. Examinons trois catégories d’occasions de placement. 

Occasions de placement liées à l’environnement

Les investisseurs comprennent qu’en privilégiant la responsabilité environnementale dans leurs portefeuilles, ils peuvent contribuer à résoudre certains des enjeux environnementaux les plus pressants. Sur l’ensemble des actifs gérés professionnellement dans le monde entier, on estime qu’environ 35 000 milliards de dollars US (soit environ 36 %) (source disponible en anglais seulement) sont affectés à des stratégies de placement qui privilégient les entreprises durables, chiffre qui ne cesse d’augmenter.

 

Mais il ne s’agit pas seulement de protéger la planète. Il est de plus en plus attesté que les sociétés (source disponible en anglais seulement) qui mènent des activités de gérance de l’environnement peuvent limiter les risques et profiter d’avantages financiers, ce qui les rend de plus en plus attrayantes aux yeux des investisseurs. 

 

C’est le volet « E » de l’investissement ESG, axé sur les facteurs environnementaux.

 

L’investissement visant à promouvoir la responsabilité environnementale recoupe généralement trois grands thèmes  :

 

1. Climat et course à la carboneutralité

 

Aujourd’hui, l’effet du carbone sur notre climat est l’enjeu le plus pressant qui guide les conversations sur la durabilité. Les scientifiques conviennent que la température sur Terre augmente à un rythme alarmant en raison surtout des activités humaines, qui ont provoqué une hausse vertigineuse des émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ce « réchauffement planétaire » a des effets dévastateurs sur les écosystèmes essentiels à la vie et entraîne des phénomènes extrêmes comme des sécheresses, des ouragans, des inondations et des incendies. 

 

Les gouvernements du monde entier – y compris celui du Canada – ont souligné l’urgence du problème en s’engageant à réduire à zéro leurs émissions nettes de carbone d’ici 2050, conformément aux objectifs fixés dans l’Accord de Paris de 2015. 

 

La carboneutralité est un objectif ambitieux, qui consiste à compenser toutes les émissions de GES liées aux activités humaines par la suppression d’une quantité équivalente de carbone, par exemple en restaurant les forêts ou en développant des technologies de captage et d’entreposage du carbone. Pour avoir la moindre chance de respecter leurs engagements envers la carboneutralité, la plupart des pays doivent réduire radicalement leur dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles et entamer la transition vers des sources d’énergie de remplacement plus propres et renouvelables.

 

Investir en vue de réduire les émissions de carbone, c’est bien plus que décourager ou restreindre les investissements dans les combustibles fossiles ou les autres industries à fortes émissions de carbone. L’investissement sans combustibles fossiles ne fera pas à lui seul disparaître les émissions. Il est impératif d’investir dans le but de changer fondamentalement les processus industriels, trouver des sources d’énergie de remplacement et compenser les émissions par des mesures de réduction du carbone – approches qui exigent de l’innovation et présentent de nouvelles occasions rentables pour les investisseurs. Par exemple, la recherche se poursuit sur les sources d’énergie renouvelable – éolienne et solaire notamment – et les combustibles de remplacement comme l’hydrogène et le gaz naturel renouvelable, ce qui permet d’atténuer les effets des changements climatiques en choisissant des sociétés qui adoptent ces nouvelles technologies.

 

 

2. Air, eau et sol propres 

 

 

Depuis le début de la révolution industrielle, les activités humaines ont entraîné une pollution à grande échelle de l’air, de l’eau et du sol, avec des effets souvent dévastateurs sur l’ensemble de l’écosystème.

 

En 1952, par exemple, les polluants émis par les centrales au charbon et les cheminées des maisons, mélangés à la condensation de l’air, ont tué au moins 4 000 personnes à Londres en l’espace de quelques jours. Et dans les années 1970, le DDT, un pesticide d’usage courant, a été interdit après que les scientifiques eurent sonné l’alarme au sujet de ses effets délétères sur la faune sauvage et la santé humaine. Des exemples semblables de pratiques polluantes ayant été mises au jour ces dernières années, les investisseurs responsables ont réagi en exigeant que les entreprises réduisent leur pollution – ou aident d’autres à le faire.

 

Aujourd’hui, un des plus grands défis en matière de pollution est lié à l’usage du plastique, profondément ancré dans les mœurs de nombreuses sociétés développées. Non seulement le plastique est principalement composé de matières fossiles à forte teneur en carbone, mais des millions de tonnes de plastique à usage unique se retrouvent dans l’océan chaque année, menaçant la viabilité de nos écosystèmes marins. En fait, les scientifiques prédisent que les océans contiendront davantage de plastique que de poissons (source disponible en anglais seulement) d’ici 2050.

 

Par conséquent, les gouvernements du monde entier soumettent la production et l’utilisation du plastique à des normes et des restrictions environnementales de plus en plus strictes. Les entreprises qui adoptent un modèle d’« économie circulaire » consistant à réduire le plastique et à planifier son élimination responsable sont en avance sur les autres, courent des risques de réglementation et de réputation moindres, et attirent davantage de clients et d’investisseurs.

 

 

3. Protection des ressources naturelles et de la biodiversité

 

 

La biodiversité – la durabilité des ressources naturelles sur Terre et la diversité des êtres vivants – s’est récemment imposée comme un facteur déterminant pour la santé de la planète. Fondamentalement liés au changement climatique et à la pollution, des problèmes tels que le déclin de la population d’abeilles, la régression des habitats fauniques et la pénurie d’eau ont des effets négatifs, bien que parfois invisibles, sur la nature qui nous fait vivre. 

 

On pense par exemple que le déclin de la biodiversité pourrait être un des principaux facteurs d’éclosion de maladies infectieuses (source disponible en anglais seulement), ce qui, comme la pandémie de COVID-19 l’a bien montré, a des conséquences potentiellement négatives sur la productivité, les chaînes d’approvisionnement et l’activité commerciale mondiale, en plus de menacer des millions de vies humaines.

 

Étant donné qu’environ la moitié de l’économie mondiale est fortement tributaire des ressources naturelles, on peut s’étonner que de nombreuses industries dont les profits dépendent de ces écosystèmes n’aient jamais pris de mesures pour les protéger. Par exemple, les entreprises minières et forestières utilisent souvent de grandes quantités d’énergie et d’eau dans leur processus de production, et leurs méthodes d’extraction traditionnelles peuvent causer d’importants dommages à des écosystèmes fragiles.

 

Dans certains cas, les investisseurs appliquent des filtres négatifs pour exclure les sociétés qui continuent d’exploiter des zones écologiquement sensibles ou qui se livrent à de la déforestation, comme les producteurs d’huile de palme. Cependant, étant donné que les investisseurs privilégient de plus en plus les questions environnementales et que les gouvernements imposent des normes plus strictes, les entreprises qui modifient leurs produits et processus pour protéger la biodiversité en récoltent les fruits en attirant davantage d’investissements et en réduisant leurs risques globaux.

 

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs?

 

Il ne fait aucun doute que les investisseurs ont découvert le moyen d’amener les entreprises et les émetteurs à améliorer leur responsabilité environnementale. À mesure que les approches en matière d’investissement responsable évoluent et gagnent du terrain, les entreprises qui veulent convaincre les investisseurs que leurs choix changent le cours des choses devront impérativement être plus transparentes sur ce qui fonctionne d’un point de vue environnemental. 

 

D’ici là, les gestionnaires de fonds actifs peuvent aider les investisseurs à atteindre leurs objectifs de placement financiers et écologiquement responsables :

 

  • en fournissant l’expertise et les ressources nécessaires pour découvrir des occasions de placement respectueuses du climat, évaluer les risques du point de vue financier et réglementaire, et bâtir des portefeuilles diversifiés et ayant un profil environnemental solide;

  • en repérant les entreprises qui font des déclarations fausses ou sans fondement sur leur bilan environnemental, procédé appelé « écoblanchiment »; 

  • en s’impliquant auprès des conseils d’administration, de la direction des entreprises et des autorités de réglementation pour encourager des changements qui contribueront à protéger l’environnement – par exemple en nouant un dialogue, en influant sur le vote par procuration, en participant aux groupes de défense du secteur ou en collaborant de manière à améliorer les normes et l’information environnementales;

  • en donnant accès à des possibilités de placement rarement offertes aux investisseurs de détail, telles les obligations bleues (émises pour promouvoir la propreté et la santé des océans) ou vertes (émises pour financer des initiatives écologiquement durables). 

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