John Bai, chef des placements de Placements NEI, explique pourquoi les investisseurs pourraient bénéficier d’une exposition au marché plus large en 2025.
En 2024, les sept magnifiques ont généré environ la moitié du rendement de l’indice S&P 500 et environ 75 % de sa croissance des bénéfices. Toutefois, la domination de ce groupe d’actions – qui comprend Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla – pourrait s’essouffler à partir de 2025. Cela pose un risque pour les investisseurs dont les placements n’ont pas une exposition élargie aux marchés boursiers.
« Nous aimerions tous voir la fin du thème des sept magnifiques », déclare John Bai, vice-président principal et chef des placements de Placements NEI. Il rappelle que le marché américain n’a pas connu un tel degré de concentration depuis les années 1960.
« Le marché est plus concentré que lors de la bulle technologique de 2000. Il est plus concentré qu’à l’époque des cinquante formidables, au début des années 1970. Or, quand les marchés atteignent ce niveau de concentration, des bulles se créent. Et les bulles ne font qu’une seule chose : elles éclatent. Et ce n’est jamais bon pour les investisseurs. »
Il faut cependant souligner que M. Bai ne s’attend pas à ce que les répercussions de cette période de concentration excessive soient aussi graves que par le passé.
« Nous ne croyons pas que le schéma des bulles passées se reproduira, c’est-à-dire que les sept magnifiques vont s’effondrer et que le reste du marché enregistrera des rendements supérieurs. Nous pensons plutôt que les sept magnifiques resteront stables, grâce à la croissance de leurs bénéfices. C’est le reste du marché qui va combler l’écart. Lorsque les actions qui représentent la plus grande part de l’indice S&P 500 font du surplace et que les autres s’apprécient, cela crée des conditions plutôt favorables », explique M. Bai.
Après tout,les rendements des sept magnifiques sont en partie justifiés par la forte croissance de leurs bénéfices. Le problème est que ces actions sont également chères, se négociant à une prime de 50 % par rapport aux 493 autres actions de l’indice S&P 500. De plus, l’écart entre les taux de croissance des bénéfices des sept magnifiques et ceux du reste du marché commence à diminuer.
M. Bai indique, à titre d’exemple, qu’au quatrième trimestre de 2023, la croissance des bénéfices d’un trimestre à l’autre était de 60 % pour les sept magnifiques et négative pour le reste de l’indice. En revanche, les prévisions pour le premier trimestre de 2025 tablent sur une croissance des bénéfices d’un trimestre à l’autre de moins de 20 % pour les sept magnifiques et de plus de 10 % pour le reste de l’indice.
Une occasion d’acheter des actions moins chères qui présentent un fort potentiel de croissance
De toute évidence, une croissance des bénéfices de 20 % demeure enviable, mais les investisseurs ont la possibilité de tirer parti d’un plus large éventail de sociétés affichant une croissance des bénéfices de 10 % et des valorisations beaucoup plus faibles. Les secteurs qui devraient connaître une bonne croissance des bénéfices à des prix raisonnables comprennent les services financiers, les soins de santé et l’énergie, selon M. Bai. Il ajoute que lorsque la Réserve fédérale américaine abaisse ses taux d’intérêt, ce qu’elle a fait à trois reprises en 2024, l’indice équipondéré a tendance à surpasser l’indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière.
M. Bai prévoit que les politiques favorables aux entreprises du nouveau gouvernement Trump auront des retombées positives sur le rendement de l’ensemble du marché américain. L’économie américaine, dont la vigueur ne se dément pas, devrait profiter des baisses d’impôt et de la déréglementation, même si les tarifs douaniers, s’ils sont aussi élevés que promis, exerceront des pressions haussières sur l’inflation. Les politiques de Donald Trump pourraient également creuser les déficits, accroître la dette fédérale américaine et maintenir les taux d’intérêt à des niveaux élevés. De plus, une combinaison d’inflation forte et de taux d’intérêt élevés pourrait faire plonger les États-Unis en récession.
Néanmoins, les perspectives de M. Bai pour l’ensemble du marché boursier américain sont encourageantes. « À notre avis, les conditions sont propices aux bénéfices et à la confiance des investisseurs. »
Un contexte idéal pour la gestion active
« Compte tenu de l’élargissement actuel des marchés, nous croyons que la gestion active sera bénéfique aux investisseurs », affirme M. Bai, en soulignant que les Portefeuilles NEI ER Sélect sont des solutions simples de gestion active tout-en-un. « Lorsque les marchés sont très concentrés dans quelques titres à grande capitalisation boursière, il est très difficile de surpasser l’indice. Mais lorsque l’économie, les bénéfices et le marché boursier commencent à prendre de l’ampleur, c’est à ce moment-là que la gestion active brille vraiment. »
M. Bai explique que Placements NEI veille à ce que les portefeuilles ne dérivent pas vers une surpondération accidentelle, quelle que soit la conjoncture de l’économie et du marché. À cette fin, chaque fonds est examiné avec minutie afin d’identifier les penchants involontaires. Dans toute combinaison de fonds, il peut y avoir une surpondération ou une sous-pondération involontaire d’une région géographique, d’une capitalisation ou d’un style de gestion, par exemple. Le mot clé ici est involontaire. Ces écarts sont corrigés afin de ne pas nuire au positionnement intentionnel d’un portefeuille.
Pour M. Bai, l’approche de répartition de l’actif de son équipe est une optimisation plutôt qu’un rééquilibrage. À cette fin, les hypothèses relatives aux marchés des capitaux sont revues périodiquement afin que la répartition de portefeuille permette de tirer parti des rendements à long terme, de la croissance prévue des bénéfices, des taux d’évaluation et d’une foule d’autres mesures qui orientent ces hypothèses et l’élaboration de portefeuille. La vision à long terme est importante, car elle correspond à l’horizon de placement de nombreux investisseurs. L’objectif est de miser sur les secteurs les plus susceptibles de produire les rendements dont les investisseurs ont besoin pour atteindre leurs objectifs.
« Nous n’avons jamais de pondération neutre. Nous analysons activement les facteurs pour déterminer lesquels nous souhaitons surpondérer ou sous-pondérer. En même temps, nous voulons nous assurer que les décisions que nous prenons sont intentionnelles et pas trop extrêmes », déclare M. Bai.
À propos de cet article
Cet article a été initialement publié sur le site Advisor.ca le **janvier 2025.