La réduction des émissions de méthane figure parmi les mesures les plus efficaces pour accélérer la transition vers une économie sobre en carbone. Il y a environ un an, nous avons écrit ce qui suit :
Le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui a jusqu’à 80 fois plus d’incidence que le CO 2 sur le réchauffement de l’atmosphère. Or, le secteur pétrolier et gazier est l’une des principales sources d’émissions de méthane en Amérique du Nord. La réduction des émissions de méthane compte toutefois parmi les activités de réduction des GES les plus économiques pour le secteur, à tel point que certaines stratégies de réduction peuvent essentiellement être lucratives. Le méthane est l’un des principaux éléments du gaz naturel, de sorte que chaque molécule de méthane maintenue hors de l’atmosphère a une valeur financière inhérente[1].
Alors, que fait NEI pour aider à la réduction des émissions de méthane? Jusqu’à présent, nos principaux efforts ont consisté à encourager les sociétés pétrolières et gazières dans lesquelles nous investissons à se joindre au Partenariat Pétrole et Gaz Méthane (OGMP) 2.0. L’OGMP 2.0 est une initiative sans but lucratif gérée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement . Pour citer les Nations Unies, l’OGMP 2.0 est « le seul cadre de référence complet et fondé sur des mesures à l’échelle internationale pour le secteur »[2]. Selon le site Web du programme, plus de 140 sociétés exerçant leurs activités dans plus de 70 pays y ont adhéré, mais seulement une au Canada. Nous sommes de fervents partisans de l’initiative OGMP 2.0, car elle fournit un cadre de référence complet et qu’elle repose sur un engagement profond à l’égard de l’exactitude et de la transparence. Elle sert également de réseau de partage des pratiques exemplaires, y compris les techniques et les technologies.
En novembre 2024, nous avons organisé conjointement avec l’OGMP 2.0 une table ronde approfondie qui s’est tenue en présentiel à Calgary avec quelques sociétés, investisseuses et investisseurs canadiens du secteur de l’énergie. L’espace physique a été mis à disposition par BMO Gestion mondiale d’actifs. Un représentant des Nations Unies pour l’initiative OGMP 2.0 est venu de Suisse, et un autre a participé virtuellement. L’objectif était de favoriser la collaboration et la discussion, afin que les sociétés se sentent plus à l’aise de se joindre à l’initiative OGMP 2.0. Les personnes représentant l’initiative étaient là pour répondre aux questions, dissiper les mythes, et ouvrir la porte à des conversations continues.
La plupart des sujets abordés n’étaient pas nouveaux pour les sociétés présentes. Le secteur est conscient que les émissions de méthane sous-déclarées suscitent d’importantes préoccupations, et qu’il en découle des répercussions négatives sur les niveaux réels d’émissions. Du point de vue des placements, les investisseurs et investisseuses veulent avoir la certitude que les émissions financées déclarées à des fins réglementaires et pour la clientèle sont aussi fiables que possible. Cela dit, les porte-parole de sociétés ont reconnu qu’il était avantageux pour eux d’entendre ces perspectives prononcées d’une seule voix, dans une seule salle. L’auditoire a également apprécié l’accès aux personnes représentant l’OGMP 2.0, et au moins une société que nous connaissons a effectué un suivi par la suite pour poursuivre la conversation.
Il était quelque peu décourageant d’entendre les personnes participantes dire que les nouvelles règles relatives à l’écoblanchiment mises en place par le Bureau de la concurrence au milieu de 2024 réduisaient leur volonté de s’exprimer librement. Quelques sociétés ont décliné notre invitation à participer, invoquant les nouvelles règles. S’ajoute à cela l’objectif en constante évolution des politiques énergétiques fédérales et provinciales, qui devraient connaître encore davantage de bouleversements en 2025 avec les élections fédérales.
L’une des prochaines étapes concrètes qui ont émergé de cette séance a été la préparation par l’OGMP 2.0 d’une réponse de suivi aux questions qui ont été soulevées dans la salle; nous l’avons envoyée à la mi-décembre aux personnes qui ont participé. Nous examinons également si l’initiative OGMP 2.0 peut faciliter les conversations de type mentorat entre les sociétés signataires existantes et celles qui sont encore en phase de réflexion.
À part cet événement, NEI s’engage activement avec les sociétés en portefeuille sur les émissions de méthane et l’initiative OGMP 2.0 depuis un certain temps. En 2023, nous avons envoyé des lettres à de nombreuses sociétés de notre portefeuille du secteur pétrolier et gazier pour leur demander d’envisager de se joindre à l’initiative, et nous encourageons régulièrement les sociétés à le faire lorsque nous les rencontrons individuellement. La réduction du méthane a été l’un de nos thèmes prioritaires en 2024, et nous nous attendons à ce que cela se poursuive en 2025 et au-delà.
[1] https://www.placementsnei.com/points-de-vue/dambitieux-projets-touchant-le-methane-devraient-porter-leurs-fruits.html./.