NEI a communiqué avec Amazon en juillet 2024 pour examiner sa stratégie relative à l’eau, dans le cadre de l’initiative Valuing Water Finance (VWFI) lancée par Ceres.
En juillet, nous avons eu notre première rencontre avec Amazon dans le cadre de l’initiative Valuing Water Finance (VWFI), lancée par Ceres. La VWFI est une initiative mondiale menée par des investisseurs qui vise à mobiliser les sociétés ayant une forte empreinte hydrique pour qu’elles évaluent le risque financier lié à l’eau, prennent des mesures pour l’atténuer et apportent les grands changements nécessaires pour mieux protéger les réseaux d’alimentation en eau1. Nous sommes coresponsables de l’engagement auprès d’Amazon et responsables de l’engagement auprès de Sony2.
Le principal consommateur d’eau dans la structure d’entreprise d’Amazon est Amazon Web Services (AWS), qui offre des plateformes infonuagiques à un éventail de clients, dont des particuliers, des sociétés et des gouvernements. Les états financiers de l’exercice 2023 montrent que les ventes d’AWS ont dépassé les 90 G$ US, ce qui représente environ 16 % du chiffre d’affaires total d’Amazon et une augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente. AWS exploite d’importants centres de données qui ont besoin d’une grande quantité d’eau pour le refroidissement – et l’entreprise est assurément en période de forte croissance, surtout en raison de la hausse de la demande pour les applications d’IA. AWS est la plus importante de ces sociétés, accompagnée de Microsoft et Google.
Nous avons rencontré des représentants d’AWS ainsi que de la société mère. AWS est plus avancée dans sa stratégie relative à l’eau qu’Amazon, compte tenu de l’importance de la ressource pour ce secteur d’activité en particulier. AWS s’est fixé la cible ambitieuse d’avoir un impact positif sur les écosystèmes aquatiques d’ici 2030, un objectif qui a été établi en 2022. En termes simples, cela signifie que l’entreprise retournera plus d’eau aux collectivités et dans l’environnement qu’elle n’en utilise dans ses centres de données3. La société indique qu’en 2023, elle avait réalisé 41 % de son objectif4.
L’atteinte de la cible nécessite de prendre des mesures dans quatre volets : la durabilité des ressources hydrologiques, l’efficacité, la réutilisation de l’eau et la reconstitution des ressources. À l’heure actuelle, AWS ne publie que les données concernant l’efficacité. Dans l’un de nos commentaires à l’entreprise, nous avons indiqué que nous souhaiterions qu’elle publie des données sur les trois autres piliers de la stratégie. Bien que la volonté soit là et que la méthode pour calculer le pourcentage d’atteinte d’un bilan positif en matière d’eau ait été établie5, aucun plan de match concret ne détaille comment l’entreprise prévoit réaliser son objectif.
En ce qui a trait à l’affectation du capital, les représentants de l’entreprise ont confirmé avoir un budget initial pour le programme d’atteinte d’un bilan positif en matière d’eau, qui met d’abord l’accent sur la réduction ou le recyclage de l’eau, puis sur la reconstitution. Dans certains cas, la reconstitution des ressources pourrait être plus prioritaire. Pour donner une idée de l’échelle, le plus récent rapport sur le de développement durable d’Amazon montre que la société a retourné 3,5 milliards de litres d’eau aux collectivités dans le cadre de projets de reconstitution des ressources en 20236.
Nous sommes heureux qu’Amazon ait effectué une évaluation du risque lié à l’eau dans le cadre de ses activités mondiales l’an dernier; toutefois, la société n’a pas dévoilé les résultats. À l’heure actuelle, les investisseurs ne savent pas quelles régions, quelles activités, ni quels secteurs de la chaîne d’approvisionnement ont été cernés comme les plus vulnérables au stress hydrique ou à d’autres risques liés à l’eau. Lors de notre rencontre, nous avons mentionné qu’il s’agirait de renseignements importants à communiquer.
À court terme, nous recommandons à Amazon d’améliorer la publication d’information sur son évaluation du risque opérationnel lié à l’eau, ainsi que ses plans d’atténuation et ses indicateurs de rendement. Nous lui avons également suggéré de poursuivre ses évaluations du risque lié à l’eau dans la chaîne d’approvisionnement et de se donner pour objectif, à moyen terme, de communiquer ces résultats et ces plans d’atténuation.