Rapport spécial : Bilan de l’année

BILAN DE L’ANNÉE

Principales conclusions de nos dialogues avec les entreprises en 2022
Jamie Bonham, chef de la gérance

Nous avons mobilisé 222 sociétés en portefeuille en 2022, ce qui représente 43 % de nos actifs sous gestion en actions. Nous avons ainsi dépassé notre cible de 30 % que nous nous étions fixée au début de l’année. Dans ce contexte en rapide évolution, nous estimons que notre programme d’engagement – un pilier de longue date de notre programme d’investissement responsable – est encore plus pertinent, car les sociétés et les investisseurs doivent composer avec les complexités inhérentes aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance.

La priorité que nous accordons à la participation active est mise en évidence par le fait que nous avons réalisé 70 % de nos engagements à titre de responsable d’un groupe d’investisseurs, de coresponsable d’un groupe d’investisseurs ou en intervention autonome, ce qui veut dire que nous avons pris part à l’établissement du programme et de la stratégie d’engagement, dirigé les discussions lors des rencontres, déterminé le contenu des lettres et organisé les prochaines étapes. Cela nous permet d’exercer une plus grande influence et un meilleur contrôle sur le processus d’engagement lui-même, durant lequel nous croyons qu’il est extrêmement important d’avoir conscience de l’incidence du ton et de trouver le bon équilibre entre soutenir les développements positifs des champions internes et savoir quand pousser pour obtenir de meilleurs rendements. L’écoute efficace est l’un de nos meilleurs outils, car elle nous permet de mieux aligner nos demandes sur la stratégie d’entreprise en vigueur. 

Cela dit, nous trouvons également très utile d’exprimer notre appui à l’égard du travail d’autres investisseurs qui ont pris les devants sur des sujets qui nous tiennent à cœur, mais qui pourraient ne pas faire partie de nos thèmes principaux. Dix-huit pour cent de nos engagements ont été classés comme des « participations succinctes », dans le cadre desquelles nous avons appuyé des campagnes par lettres et d’autres initiatives, mais n’avons pas joué un rôle direct. Dans cette catégorie, notre plus important soutien a été à l’égard de l’initiative Business Benchmark on Farm Animal Welfare qui met l’accent sur les sociétés de la chaîne de valeur alimentaire pour s’assurer qu’elles intègrent les pratiques exemplaires en matière de bien-être des animaux.

NEI role (en anglais seulement)

Focus themes (en anglais seulement)

Parmi nos quatre thèmes principaux pour 2022, les droits de la personne et les inégalités ont été les principaux sujets de nos dialogues (dans 28 % et 22 % des cas respectivement), tandis que la carboneutralité et la nature représentaient 14 % et 13 % des cas, respectivement. Si l’on définit les sujets qui composent le thème des droits de la personne, on peut voir l’influence de l’une des plus grandes perturbations de 2022 : l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La plupart de nos engagements à cet égard sont le résultat de nos interventions auprès de sociétés en portefeuille exposées à la Russie, car nous avons cherché à nous assurer qu’elles respectaient à la fois la loi et l’esprit des sanctions internationales. Cela met en lumière un aspect clé de notre programme d’engagement, soit la capacité de faire volte-face et de redéfinir nos priorités lorsque des enjeux d’envergure surviennent à l’improviste.

L’importance de l’inégalité dans nos engagements reflète le travail que nous avons fait concernant la rémunération équitable, le capital humain et la diversité, l’équité et l’inclusion. Contrairement à certains thèmes qui sont souvent plus évidents dans des secteurs précis, ces enjeux touchent également tous les secteurs; leur importance n’est donc pas surprenante.

Quant à la réceptivité, 68 % des sociétés ont été réceptives ou très réceptives à nos activités d’engagement, ce qui signifie qu’elles ont non seulement répondu à nos demandes de renseignements, mais qu’elles ont aussi fait en sorte que les bons experts en la matière et décideurs participent aux réunions; nous avons déterminé que le niveau d’engagement à l’égard du sujet était élevé.

Topic outcomes (en anglais seulement)

Topic responsiveness (en anglais seulement)

Voici quelques exemples de résultats positifs que nous avons relevés parmi les sociétés dans lesquelles nous investissons :

• Canadian Natural Resources s’est engagée à obtenir l’assurance d’une tierce partie quant à sa déclaration d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et a annoncé une cible de réduction absolue de 40 % des émissions de GES à l’échelle de l’entreprise d’ici 2035.
• GFL a publié des rapports améliorés alignés sur le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GTIFCC) et a annoncé des cibles publiques de réduction des émissions de GES ainsi qu’une circularité accrue.
• Meta Platforms a publié son premier rapport annuel sur les droits de la personne.
• Canadian Tire a fait de bons progrès à l’égard de sa stratégie de diversité, d’équité et d’inclusion.

Les engagements catégorisés comme non réceptifs (28 %) sont en grande partie le résultat de réponses limitées ou inexistantes à notre correspondance écrite. Dans ces cas, selon l’importance des préoccupations, les prochaines étapes visaient souvent à intensifier l’engagement par un suivi continu, soit en ciblant des membres de la haute direction ou même le conseil d’administration, ou en votant contre les principaux administrateurs responsables de la surveillance. Il importe de souligner que nous ne nous attendons pas toujours à recevoir une réponse. En effet, il arrive que nous fournissions simplement de l’information ou que nous formulions un point de vue, comme lorsque nous écrivons aux conseils d’administration pour leur faire part de notre intention de vote à l’égard de questions précises. Dans ces cas, nous savons par expérience que notre engagement peut encore avoir une incidence positive, car nos lettres font souvent l’objet de discussion au niveau du conseil.

Nous surveillons également les progrès réalisés par rapport aux objectifs que nous avons établis pour chaque dialogue afin d’évaluer la réussite et de déterminer si nous devons accroître l’engagement ou changer de stratégie. Bon nombre de nos engagements sont fondamentalement à long terme et nous savons qu’il faudra des années avant que certains objectifs soient atteints. Les données que nous suivons visent à saisir la dynamique du changement. Six pour cent de nos dialogues ont permis d’atteindre l’ensemble des objectifs et 38 % ont été jugés progressifs, ce qui signifie que la société s’employait activement à régler le problème ou la demande. Nous cherchons actuellement des moyens d’améliorer le suivi des progrès de façon à tenir compte des nuances de nos activités d’engagement afin de mieux refléter les nombreuses petites victoires qui se produisent sur la voie du changement systémique que nous recherchons. Nous prévoyons de commencer à publier ces données en 2024.