La bourse fait fi des crises, mais les obligations annoncent des jours difficiles.
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Les pires faillites bancaires depuis la crise financière mondiale
Début mars, l’effondrement de deux banques régionales américaines a fait redouter que les problèmes s’étendent à d’autres banques régionales et fait craindre pour la stabilité du secteur bancaire. Le 10 mars, les autorités de réglementation ont pris le contrôle de la Silicon Valley Bank (SVB) dont les clients paniqués venaient de retirer des dépôts de 42 milliards de dollars US en quelques jours à peine. Quelques jours plus tard, la Signature Bank of New York a subi le même sort. La panique s’est vite propagée à l’Europe, où l’on a craint que Credit Suisse fasse défaut sur sa dette. Malgré la ligne de liquidité de 50 milliards de CHF consentie par la Banque nationale suisse, Credit Suisse a fini par être reprise par UBS le 19 mars dans le cadre d’un accord négocié par le gouvernement et les autorités de réglementation suisses.
Le resserrement des normes de prêt accroît les chances de récession
Ces faillites ont montré aux banques quelles pouvaient être les conséquences d’une piètre gestion des risques et d’un décalage de duration. Dans l’attente d’une nouvelle réglementation, la crise aura sans doute pour effet immédiat d’inciter les banques à resserrer leurs normes de prêt. Si tel est le cas, ces normes plus strictes resserreront les conditions financières, un peu à la manière des hausses de taux, d’où un risque plus élevé de récession plus tard cette année. En conséquence, les marchés obligataires ont rapidement assoupli leurs prévisions sur l’orientation des taux directeurs. Début mars, ils s’attendaient à ce que les taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») et de la Banque du Canada ne bougent pas d’ici décembre. Désormais, ils escomptent des baisses respectives de 0,75 % et 0,50 % d’ici la fin de l’année.
Nouvel abaissement des prévisions de bénéfices
Les analystes continuent d’abaisser leurs prévisions de bénéfices des sociétés du S&P 500. Pour 2023, ils s’attendent maintenant à ce que les bénéfices restent stables, tandis qu’ils anticipaient une croissance de 10 % l’été dernier. Les prévisions pour 2024 ont également été revues à la baisse. Il reste à voir si le ralentissement de l’économie entraînera d’autres révisions baissières. On scrutera notamment de près les bénéfices du secteur bancaire, pour connaître l’effet de l’agitation récente sur les bilans, les bénéfices et la croissance du crédit.