De plus en plus d’investisseurs incitent les sociétés à adopter des résolutions liées au climat, mais le soutien global de NEI à de telles propositions a diminué par rapport à l’an dernier.
Cette période de vote par procuration a vu se poursuivre la tendance des investisseurs à inciter les sociétés à adopter des résolutions liées aux enjeux climatiques. Nous avons ainsi voté sur 51 résolutions liées au climat, déposées auprès de 33 sociétés. Les institutions financières ont été les plus ciblées (42 % des résolutions), suivies des sociétés énergétiques (21 %), des sociétés de consommation (20 %) et d’autres secteurs. La grande majorité des résolutions visaient des sociétés nord-américaines.
Même si le nombre de résolutions sur le climat sur lesquelles nous avons voté a presque doublé par rapport à l’année précédente, notre soutien global a diminué. Nous avons en effet eu du mal à appuyer des résolutions que nous jugions trop normatives ou potentiellement contre-productives par rapport à l’objectif de lutte contre les risques climatiques. Nous nous attendons à ce que les résolutions futures remédient à ces lacunes et à ce que le soutien des investisseurs continue d’augmenter.
Les sociétés sont de plus en plus incitées à améliorer les informations qu’elles publient sur leurs émissions de gaz à effet de serre (non seulement de leurs activités directes, mais aussi de leur chaîne de valeur), augmenter la transparence de leurs activités de lobbying climatique et montrer comment elles réussiront la transition vers une économie sobre en carbone et la carboneutralité. Ce sujet figure pour plus de la moitié de toutes les résolutions liées au climat sur lesquelles nous avons voté.
Plusieurs résolutions déposées auprès de banques américaines et canadiennes portaient expressément sur le scénario de carboneutralité d’ici 2050 de l’AIE. Même si nous convenons que les activités de financement doivent être conformes à une trajectoire menant à la carboneutralité, nous nous sommes abstenus dans cinq des neuf cas. Nous estimions en effet que certaines résolutions étaient trop normatives quant à l’utilisation du scénario, ce qui laissait peu de marge de manœuvre à la direction pour user de son jugement. Les propositions ont reçu un appui moyen des investisseurs de 10 %.
À notre avis, il faut forcément fixer de solides objectifs de réduction des émissions de GES si l’on veut élaborer un plan de transition crédible. Nous avons appuyé 80 % des propositions qui encourageaient une rigueur accrue des objectifs prévus ou en place et l’alignement des stratégies de carboneutralité sur l’Accord de Paris. Parmi les sociétés ciblées, mentionnons Sysco Corporation, Dollar Tree, JPMorgan Chase, UPS, Enbridge et Costco.
Les six plus grandes banques canadiennes ont été ciblées par une proposition leur demandant d’adopter une politique de vote consultatif annuel sur leur plan lié à l’environnement et au changement climatique. Nous avons voté contre toutes les propositions, car nous ne croyons pas qu’un tel vote serait utile compte tenu du fait que les banques se sont engagées à la transparence et de leur réceptivité à l’égard de l’engagement des actionnaires. Nous croyons que l’engagement est un moyen plus efficace de comprendre la qualité des plans, tout en nous permettant de fournir des commentaires utiles. Les propositions ont reçu le soutien de 15 % à 27 % des actionnaires.
*Des actions des sociétés mentionnées étaient détenues à la date de l’assemblée générale annuelle 2022 respective; les placements peuvent changer sans préavis.