Nature Action 100 s’attaque aux risques de placement liés à l’épuisement du capital naturel.
L’importance cruciale de la nature pour l’économie mondiale est enfin reconnue. En fait, il est maintenant entendu qu’il s’agit d’une notion si fondamentale que l’expression « capital naturel » a été ajoutée au lexique du secteur des placements pour lui donner toute la pertinence qu’elle mérite.
« Puisque plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services, l’épuisement du capital naturel crée d’importants risques – opérationnels, réglementaires, de litiges et d’atteinte à la réputation – pour les investisseurs et les entreprises et se traduit par des répercussions économiques négatives à l’échelle mondiale. Des centaines de milliards de récoltes à l’échelle mondiale sont menacées chaque année par la perte de pollinisateurs, ce qui représente un risque opérationnel pour les sociétés qui fournissent des produits agricoles. Selon certaines estimations, des dizaines de milliards de dollars d’actifs pourraient devenir inexploitables au cours des cinq à dix prochaines années si les sociétés continuent de produire des marchandises liées à la déforestation. » [1]
Afin d’aider à gérer ces risques pour le capital de nos clients, NEI a adhéré à Nature Action 100, une initiative d’engagement mondial à laquelle participent 190 sociétés de placement. L’initiative a été lancée en décembre 2022; en septembre dernier, la liste des 100 sociétés sélectionnées pour un engagement a été publiée[2]. Bien que NEI ait exprimé son intérêt à participer à plusieurs engagements, les détails restent à déterminer.
Au 30 juin 2023, le portefeuille de NEI comptait 44 des sociétés inscrites sur la liste, pour une exposition totale de près d’un demi-milliard de dollars, soit 4,8 %. Nous intervenons déjà auprès d’un bon nombre de ces sociétés, que ce soit au sujet de la nature ou d’autres principaux thèmes, comme la carboneutralité, les droits de la personne et l’inégalité. Sous le thème principal de la nature, notre sujet d’engagement prioritaire jusqu’à présent a été la déforestation. Nous avons discuté avec 17 sociétés à ce sujet – dont Lowe’s, Kraft Heinz, Home Depot, Walmart, Kellogg’s et Unilever – par l’intermédiaire d’engagements collaboratifs dans le cadre de l’initiative Finance Sector Deforestation Action. Ces sociétés figurent également sur la liste Nature Action 100.
Dans notre article publié en mai 2023, S’engager sur la voie de la biodiversité[3], nous avons expliqué l’objectif de notre travail :
« L’objectif de notre approche d’entreprise à ce jour a été d’établir une base de référence pour les dialogues que nous entretenons avec les sociétés en portefeuille qui dépendent fortement des milieux naturels ou qui ont une incidence importante sur ceux-ci. Entre autres choses, nous demandons à certaines sociétés à l’échelle de divers secteurs comment elles évaluent leur incidence, quelles sont leurs dépendances et quels sont les défis auxquels elles sont confrontées. Leurs réponses nous aideront à déterminer quelles sociétés sont en tête et lesquelles ont encore du chemin à faire. »
Nous poursuivons l’élaboration d’un cadre complet d’évaluation des risques et des occasions de placement liés à l’épuisement – et à la protection – du capital naturel. La publication des recommandations du Groupe de travail sur la divulgation de l’information financière liée à la nature en septembre[4] nous donne une norme sectorielle conçue pour guider ce projet. Nous sommes impatients de communiquer notre cadre de travail durant les prochains mois et de collaborer avec nos sous-conseillers à améliorer la résilience de notre portefeuille de placement grâce à la prise en compte des facteurs liés à la nature.